| Sujet: ≈ CONTEXTE Ven 26 Aoû - 15:59 | |
| CONTEXTE Last man standing Nous étions sublimes ornées de mille forces que la société nous donnait. Nous étions indépendantes, ivres de nos droits, libres de notre destinée. Nous pouvions nous énorgueillir de métiers auxquels nos ancêtres n’avez pas accès, prendre la place des dieux masculins dans un monde de consommation et de banalité.
Et l’humanité s’essouffla.
Les nourrissons choyés, morts nés. La majorité des femmes stériles, coupées dans leur pouvoir divin. Offrir la vie ne fut plus un débat ; pendant quelques décennies le tiers de la population mondiale jonchère les sols rougis des capitales. Economie, finance, politique, la société même s’écroula, s’évanouit.
Le chaos assombrit l’espoir dans le cœur d’un peuple minimisé, des regroupements dans des villes exténuées. Carcasses de carlingues, déchetteries immanentes, les territoires détruits, des pays désertés où les cadavres seuls restaient.
Nous sommes de celles survivantes, nouvelle génération de filles, de femmes. Les précieuses enlevées lorsqu’on remarqua que quelques-unes, encore, pouvaient ressusciter le bourgeon d’humanité. De ces hommes ayant dépossédé les maigres ressources que nous possédions. Traîner dans les rues est un danger. Parler aux inconnus est un danger. Vivre est un danger. Surtout lorsqu’on s’appelle fille et pas garçon.
Nous entendons des rumeurs, échos échoués dans nos oreilles alertées. Des harems, des temples bâtis. Ils vendent les denrées féminines aux mâles pour reconstruire dans le néant de l’apocalypse.
Nous sommes corps avant d’être esprit.
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